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L’homme d’affaires Franco-Israélien Patrick Drahi, avec 4 milliards de dollars d’actifs, est considéré à ce jour comme la 22ème fortune française. Un classement qui inclus d’autres hommes et femmes d’affaires comme Françoise Bettencourt ou Vincent Miclet. Il fait partie des plus grands propriétaires de médias dans l’hexagone, car possédant RMC, BFM TV, Libération. Il est surtout le fondateur du groupe Altice, qui est la maison mère de SFR.
Son empire des télécoms a été bâtie de façon très expéditive autant en Europe qu’en Amérique du nord. Patrick Drahi a une grande maitrise des rouages financiers, ce qui a joué à son avantage dans le développement de son empire financier. Dans cet article, nous relaterons l’évolution de la fortune de Patrick Drahi. Son parcours personnel sera également évoqué et ses divers actifs et investissement.
Fortune de Patrick Drahi : Ses débuts
Le patron d’altice s’est construit partant de très peu, pas comme celui de Françoise Bettencourt Meyers. Un peu d’ailleurs à l’image de son immense empire, sa carrière se forge avec patience et suivant une trajectoire pleine de rebondissements.
Origines et parcours académique de Patrick Drahi
Patrick Drahi voit le jour à Casablanca la capitale marocaine, le 20 août 1963. Il est fils de deux professeurs de mathématiques, exerçant au sein d’une organisation française nommée l’Alliance israélite universelle. Cette institution est spécialisée dans la scolarisation des juifs d’Orient. Il entame son cycle secondaire au Lycée Lyautey de Casablanca. C’est à 15 ans que ses parents et lui-même vont quitter le Maroc pour s’installer en France, précisément dans la ville de Montpelier. Il va avoir le privilège d’être scolarisé dans des écoles prestigieuses de la république comme, Maths sup, Maths spé et Polytechnique qu’il intègre en 1983. Son cursus sera enfin complété à l’École Nationale Supérieure des Télécommunications. Sur le plan personnel, Patrick Drahi épousera Nazirah Zenie avec qui il aura quatre enfants Angélina, Graziella, David et Nathan
Evolution professionnelle
Le nouvellement diplômé de l’École Nationale Supérieure des Télécommunications est très rapidement recruté chez Philips. Il y passera cinq longues années, à travailler sur la conception des récepteurs satellitaires. Après cet épisode, il rejoindra plus tard le groupe Kinnevik.
Genèse et évolution de la fortune de Patrick Drahi
Des paris audacieux et des prises de risque improbables sont autant d’action, qui vont permettre à la fortune du patron d’altice de se développer.
Les avoirs de Patrick Drahi en France
La fortune de Patrick Drahi commence à se matérialiser en France et hors de ses frontières grâce à un système de gestion d’investissements actionné par un effet de levier connu sous le nom de LBO. La technique consiste à s’endetter, pour ensuite acheter une entreprise de son choix. Par la suite, il s’agit de la reconstruire afin de bénéficier de ses retombées financières. Enfin, rembourser l’argent emprunté pour son achat en prélevant directement dans la trésorerie de l’entreprise en question. Toutes ces opérations financières à répétition, bien qu’inquiétantes pour les banques d’affaires, vont faire de Patrick Drahi une des plus grosses fortunes du monde, à l’instar de Xavier Niel. Déjà en 2015, Forbes le classe 5ème fortune française et 57e mondiale.
L’année 2003 va marquer un tournant décisif pour sa fortune, car il fera un gros investissement sur le câble. Ainsi, cela lui vaudra de détenir assez rapidement 99 % des réseaux câblés du territoire français.
L’extension de son empire financier
Patrick Drahi porte très tôt un intérêt pour l’entreprenariat. C’est pour cette raison qu’il met sur pied son cabinet de conseil en 1993. Par la suite, le jeune ambitieux décide de se lancer dans le secteur du câble. Cette initiative sera à l’origine de la naissance son premier câblo-opérateur à Cavaillon, ensuite de Sud Câble Services. Par les propres soins de Patrick, une entente est conclue et Rifkin, une société Américaine y investit de l’argent. Ensuite, la société de câble sera rachetée par InterComm.
1995 voit la naissance de sa seconde société de câble, Mediaréseaux. Cette fois ci, il convint UPC, une autre société Américaine, d’investir de l’argent dans le câblo-opérateur. Patrick Drahi conserve 0,4 % du capital de l’entreprise. Mediaréseaux devient officiellement le premier câblo-opérateur en France à être propriétaire de son réseau.
La période comprise entre 1998 et 1999 Patrick occupe le poste de conseiller chez Intercomm. Il prendra par la suite la responsabilité de gérer toutes les activités des zones Europe occidentale et méridionale. D’UPC, ce poste l’emmène à s’installer à Genève en Suisse et, durant cette période, il va acquérir plusieurs villas et hectares de terrain.
Toujours chez UPC, il va enrichir son patrimoine en achetant pour la somme de 330 millions d’euros, plusieurs sociétés de câblodistribution. Nous pouvons ainsi citer : InterComm France, Time Warner Câble France, RCF, Rhône Vision câble et Videopole.
Une nouvelle ère de conquête
L’entrée dans le nouveau millénaire sera marquée par la création de nouveaux partenariats. En effet, pendant l’année 2000, l’Etat fournit à Patrick Drahi des nouvelles fréquences. Dans un partenariat avec Wendel et NRJ, il fonde un nouveau câblodistributeur : Fortel. Il préside la direction de ce nouvel investissement, jusqu’à totale libération d’internet un an plus tard. Il se voit obliger d’interrompre le projet et, liquider ses parts de UPC, et en fin créé en 2001 le fond d’investissement Altice.
Patrick Drahi reprend les commandes d'Altice, dans la tourmente https://t.co/RbCVFm3E4x par @EleonoreDermy #AFP pic.twitter.com/q1xLjQV3AR
— Agence France-Presse (@afpfr) November 10, 2017
Le même fonds d’investissement Altice, en collaboration avec Carlyle et Cinven, va racheter dans la foulée : UPC France, Numéricâble, France Télécom Câble35, Noos, TDF Câble36. Par la signature en 2004 avec diverses entreprises et collectivités locales, la délégation de service public en Alsace, l’homme d’affaire, accompagné de son bras droit Armando Pereira, continue d’assoir son empire. Ainsi, une conquête sans précédent du réseau de câble sera entamée sur le territoire Français. Ainsi, en l’espace de trois ans, Patrick Drahi se retrouve à la tête de 99 % du câble France.
Ceci dit, même si Patrick Drahi possède un grand nombre de réseaux de câbles, le problème de l’hétérogénéité se pose. Ainsi, il va entamer le regroupement de tous ces réseaux en seul ensemble. Quatre millions de foyers à raccorder en l’espace de 4 ans, tel est l’objectif. Cependant, cette initiative ne sera pas sans conséquence. En effet, la qualité du réseau des câblo-opérateurs devient catastrophique, à tel point qu’en 2007, il se débarrasse de Noos. Au final, il passera à 99,6 % de possession du réseau de câble en France. La fortune de Patrick Drahi, lui permet de racheter Completel, puis de lancer une OPA et devient le seul propriétaire à travers son fond d’investissement Altice. Completel deviendra plus tard une branche en gestion des entreprise Numéricable.
Quelques rachats importants qui ont construit la fortune de Patrick Drahi
Tout au long de sa carrière, Patrick Drahi a su fructifier sa fortune en rachetant certaines entreprises.
La polémique auprès de SFR
Cet épisode dans la longue liste de rachats de Patrick Drahi sera certainement la plus houleuse. En effet, le groupe Vivendi annonce la mise en vente de sa filiale télécom SFR. Sur la ligne de départ, deux candidats, et pas des moindre : Altice Europe et groupe Bouygues. Ainsi, le gouvernement exprime sa réticence face à la première option. Notamment le ministre du Redressement productif de l’époque, Arnaud Montebourg qui est préoccupé par la situation fiscale de Drahi.
D’où cette déclaration sur les antennes d’Europe 1 : « Numéricâble a une holding au Luxembourg, son entreprise est cotée à la Bourse d’Amsterdam, sa participation personnelle est à Guernesey dans un paradis fiscal de Sa Majesté la reine d’Angleterre, et lui-même est résident suisse ! Il va falloir que M. Drahi rapatrie l’ensemble de ses possessions et biens à Paris, en France. Nous avons des questions fiscales à lui poser ! » La position de Vivendi se confirme vis-à-vis de Drahi. Le groupe entre en pourparlers avec lui et Numéricâble.
Entre sanctions et prises de parties
La résidence fiscale de Patrick Drahi est remise en cause quand le 18 mars, le ministère de l’Économie et des Finances décide d’ouvrir une enquête sur la résidence fiscale de Patrick Drahi. Suivi le 30 juillet du lancement d’un examen, par l’autorité de la concurrence de l’achat de SFR, sur la base d’entraves à la concurrence.
Finalement, le 27 octobre, elle permet l’union entre SFR et le câblo-opérateur, ceci accompagné d’un certain nombre de dispositions :
- Mettre fin à tout conflit d’intérêt entre Vivendi et Numericable ;
- Booster le très haut débit fixe ;
- Favoriser l’essor du mobile dans l’océan Indien ;
- Se dispenser d’un duopole concernant les offres destinées aux entreprises sur le très haut débit fixe.
Fin de périple et rachat de SFR
En 2014, Emmanuel Macron alors ministre de l’économie, autorise l’achat par Numéricâble de SFR. En 2018, plus précisément le 8 octobre, Alain Weill et Patrick Drahi ouvrent les portes du nouveau siège de SFR. Le groupe comprend les télécom et les médias, soit : l’Express, BFM TV, RMC, Libération. SFR occupe 4 tours dans le 15ème arrondissement de Paris. En effet, ces locaux leur appartiennent d’ailleurs, puisqu’ils les mettront en vente pour 1,15 milliard d’euros, juste avant l’inauguration.
Rachat de Libération
Le quotidien Libération est au bord du gouffre en 2014, Patrick Drahi et Bruno Ledoux s’associent et sauvent le quotidien en y injectant 18 millions d’euros. En 2022, éclate un scandale sur la face cachée de cette transaction. En effet, elle impliquait une opération immobilière portant sur la vente du siège social du journal.
Rachat de l’Express
Toujours dans la lancée de ses acquisitions, 2015 a été une année très faste. Le belge Roularta va céder à Patrick Drahi les meilleurs magazines français du groupe à savoir : Classica et Pianiste, l’Express, Studio Live Ciné, Mieux vivre votre argent et lire. Toujours la même année, la Holding Altice va nouer un partenariat avec NextRadioTV d’Alain Weill. L’objectif étant à long terme étant un rachat total du média. En 2016, le milliardaire va Revendre les journaux l’Express et Libération. Cette opération lui permettra d’empocher d’importants bénéfices. A travers SFR il rachète ces journaux pour un chèque de 196 millions d’euros. Il remportera 72 millions d’euros en termes de dividendes au passage, sachant qu’il n’en avait que dépensé 6 millions d’euros.
De nombreux autres rachats important de Patrick Drahi
La fortune de Patrick Drahi va continuer à être de plus en plus importante, de même que son influence. En effet, il va opérer de nombreux autres rachats. Rappelons qu’en 2009, il va racheter des nouveaux réseaux de câble World Satellite Guadeloupe, Valvision, et Martinique TV Câble (MTVC) pour quelques 10 millions d’euros. Ces nouvelles acquisitions à l’époque vont faire couler beaucoup d’encre, car canal+ était également sur le coup mais se fera devancer.
Plus tard en 2013, il va racheter un opérateur alternatif, le premier du genre dans les DOM-TOM. Il s’agit d’Outre Télécom. C’est un actif autant dans le téléphone fixe et mobile que dans l’accès internet. Il prévoit d’ailleurs de fusionner sa nouvelle acquisition avec les câblo-opérateurs de Martinique et de Guadeloupe déjà en sa possession. L’un de ses coups de maître de 2013 fut lorsqu’il réalisera l’entrée en bourse de Numericable. Cette très juteuse cotation va lui permettre de racheter de multiples fonds d’investissement. Mobius l’opérateur de la Réunion, fera en effet l’objet de son rachat.
L’année suivante, sa Holding Altice fait également son entrée en bourse. Le richissime homme d’affaire, place près de 1,5 milliards d’euros d’actions sur le marché. Parallèlement, notons que le fond d’investissement Altice, détenait seulement 20,6 % des parts de Numéricâble. Une OPA savamment orchestré par Patrick Drahi, lui permet d’obtenir 40 % des parts du câblo-opérateur. L’Autorité de la concurrence, va plus tard valider cet achat, car estimant que l’opération ne portait pas atteinte à la concurrence.
Autres acquisitions liées à la fortune de Patrick Drahi
La fortune de Patrick Drahi s’étend bien au-delà des frontières de la France, car il va investir dans les télécoms et le câble au Portugal, en Afrique de l’Est, en Israël et au Benelux. En fin d’année 2013, il procède au rachat de de Tricom, un câblo-opérateur en République dominicaine, pour la bagatelle de 405 millions d’euros. Puis Drahi pour 1,1 milliards de dollars, il va s’offrir une filiale locale d’orange.
Patrick Drahi a toujours voulu investir en Israël, c’est pourquoi il va racheter Hot, un opérateur Israélien à la banque Leumi. Il va obtenir 15 % du capital de 70 millions d’euro soit 381 millions de shekels. Toujours en Isreal, il va racheter Mirs à Motorola à hauteur de 170 millions de dollars. Par ces deux actions, il a ainsi la possibilité de faire fusionner ces deux entités pour n’en faire qu’une.
En 2011, Patrick Drahi a l’ambitieux projet d’installer la fibre optique sur l’ensemble du territoire Israélien grâce à Hot, son câblo-opérateur. Le cout total de cet investissement, est de 300 millions d’euros. Par cet investissement il compte bien concurrencer Bezeq, la compagnie nationale de téléphone israélienne.
Aux Etats-Unis, Unis Cablevision est le deuxième câblo-opérateur. Encore via Altice Holding, il l’a racheté pour 17,7 milliards de dollars soit (15,6 milliards d’euros). Toujours aux Etats-unis, va acquérir Sotheby’s, une maison de vente aux enchères. Les actionnaires de l’entreprise Américaine vont quelques temps après, approuver le rachat du milliardaire Patrick Drahi qui va prendre effet en fin 2019. La collection d’œuvres d’arts de Patrick Drahi, soit plus de 200 œuvres, est estimées à environ 750 millions d’euros.
Patrick Drahi et la culture de la dette
Dans le milieu des affaires, et plus particulièrement dans le cercle fermé des milliardaires, il est connu que Patrick Drahi est un expert en endettement.
L’homme d’affaire, dès le début de son aventure dans le milieu, a toujours fonctionné sur le principe des dettes. Parti de rien comme il aime à le rappeler, il a trouvé un moyen judicieux d’acquérir un grand nombre d’entreprises, plus importantes les unes que les autres. Ceci sans jamais perdre le contrôle sur le capital. Comme il est devenu coutume, dans un intervalle de 5 ans environ, ses multiples endettements ayant pour origine les achats des sociétés en faillites par effets de levier inquiètent énormément. Car, la hausse des taux est réelle et critique. Donc il est impératif pour Patrick Drahi de toujours se maintenir à flot, comme a su le faire Bernard Arnault et François Pinault. À tel point que, chose à peine imaginable il y quelques années, il est prêt à céder à la meilleur offre une partie du capital de SFR.
Patrick Drahi a un rapport avec la dette tout à fait particulier. Sil il y a bien une chose qui est sure, il en a fait le moteur de son évolution pendant de nombreuse décennies, même ses affaires ont souvent été fragilisée. Cette culture de la dette commence en 1991, quand Drahi lance sa première entreprise, un opérateur modeste sur les réseaux câblés. Il empreinte donc 50 000 francs pour lancer ce projet à travers un prêt étudiant. Il reconnait avoir été criblé de dette dès ses débuts lors d’une audition en 2015 à l’Assemblée nationale. La fortune de Patrick Drahi a été bâti en outre grâce à son groupe Altice, et qui compte dans ses acquisitions SFR et une pléthore d’importants opérateurs aux Etats-Unis et en Europe. Il estimait sa situation stable car ayant « 32 milliards de capital pour 33 milliards de dettes ».
Les tourmentes du fondateur d’Altice
Son bras droit Armando Pereira est depuis peu assigné à résidence depuis que l’administration fiscale Portugaise et les procureurs enquêtent pour fraude et corruption. Le journal l’Informé affirme qu’il aurait financé plusieurs projets de Patrick Drahi en passant par des holdings situés dans les 4 coins du monde pour ne pas apparaître dans la liste des actionnaires. Une histoire qui impacte directement et indirectement le milliardaire.
Quel enseignement peut-on tirer de la story sucess de Patrick Drahi ?
Les personnes avec un don exceptionnel pour réaliser des prouesses hors du commun, très souvent, savent saisir des opportunités pour en faire sur le temps des références et des modèles. Patrick Drahi, le personnage et sa fortune se sont construits discrètement. Il a été confronté tout au long de son parcours aux attaques de toutes sortes : financier flambeur, apatride, grand magicien de l’avantage fiscal mais surtout coupeurs de coups, en raison certainement des entreprises qu’il a déconstruites.
L’homme d’affaire, bien que né au Maroc, est un produit de grandes écoles françaises. D’ailleurs, il a fait son service militaire avant de s’installer plusieurs années en Suisse. Ce n’est que bien plus tard, au début des années 2000 qu’il va porter un certain intérêt pour Israël. Malgré le fait qu’il soit tourné en dérision et critiqué vivement quant à sa culture de la dette, il n’empêche que les investisseurs étaient prêt à le suivre. Car, s’il réussit l’exploit de contracter une dette de 50 milliards. C’est réellement que, mis à part le fait d’être prêt à investir d’avantage, les financiers le suivent aveuglement. Patrick Drahi, est plus un bâtisseur qu’un gestionnaire. Cela nécessite des aptitudes que très peu possèdent. Méthodique, froid dans ses calculs et travailleur acharné, il a su bâtir un puissant empire, fusse-t-il un empire au pied d’argile.